Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/473

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Mais, mon pauvre cousin, je suis au désespoir de la guerre ; il me semble qu’elle va recommencer : la paix se brouille et s’embarrasse ; nous l’avons crue trop vite faite ; c’est que nous avions un si grand besoin de varier la phrase pour louer le Roi, que notre impatience nous a fait prévenir le temps. La Feuillade dit que Mme du Ludres s’étoit portée trop tôt pour héritière, quand elle parloit comme ayant débusqué Mme de Montespan : nous avons fait de même pour la paix, nous nous sommes portés trop tôt pour héritiers[1].

Ma fille est toujours aimable et languissante. J’embrasse la veuve : embrassons-nous tous quatre.



699. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Quinze jours après avoir reçu cette lettre, je reçus encore celle-ci de Mme de Sévigné, qui étoit la réponse à ma lettre du 23e juillet (p. 465).
À Paris, ce 9e août 1678.

Ni le seigneur, ni le vassal, n’ont rien à se disputer sur le grand bénéfice que j’ai donné au sieur Poussy[2]. Je ne savois point que vous y prissiez intérêt, et je me suis

    autre main : « Votre critique et la mienne étoient jetées dans le même moule. » Ces mots sont précédés d’un renvoi se rapportant à un passage de la lettre suivante (p. 468), où sont répétés les mêmes mots.

  1. 4. Voyez ci-dessus, p. 451, note 3.
  2. Lettre 699. — 1. Cet aumônier trouva le bénéfice bon, mais il se mit peu en peine de remplir les obligations qu’il lui imposait. La chapelle de Bourbilly n’était pas desservie, et Mme de Sévigné fut obligée, quinze ans après, de recourir à l’évêque d’Autun pour obliger l’abbé Poussy de donner sa démission. Voyez la lettre écrite à Mme de Guitaut le vendredi 17 juillet 1693. (Note de l’édition de 1818.)