Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/482

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1678 parler de la cour et de la guerre. Je suis là sur le passage de Paris à Lyon, et cela me donne mille visites ; j’ai encore le voisinage de Sainte-Reine[1], qui me donne la connoissance de beaucoup d’honnêtes gens, et ce ne sont pas des gens incommodés par leurs maladies, car ils ne viennent là que pour trop de santé.

Quand je suis à Chaseu, j’ai le voisinage de l’évêque d’Autun, de Tavannes, de Jeannin, d’Épinac, de Toulongeon, de sa femme, et de l’abbé Bonneau[2], sans compter encore beaucoup d’autres gens de qualité[3], que vous ne connoissez pas.

Je viens présentement de Dijon avec votre nièce, pour un procès que j’y ai gagné ; pendant quinze jours que j’y ai été, nous y avons vu douze comédies. C’étoit à qui nous régaleroit, à la ville, par de grands repas et par des concerts, et à la campagne par des promenades. Deux jours avant que d’en partir, nous allâmes avec le premier président[4] et sa femme à Lux[5], où M. et Mme du Houssay[6] nous reçurent, Dieu sait comment ! Nous y fîmes la partie de nous trouver le 29e d’août chez Tavannes à

  1. 4. Alise-Sainte-Reine, à deux lieues et demie de Semur, entre Flavigny et le château de Bussy. Ses eaux thermales sont renommées. Voyez la lettre du 1er juin 1679, p. 553, note 1.
  2. 5. L’abbé René Bonneau, aumônier du Roi, nommé en 1670 à l’abbaye de Saint-Martin d’Autun, mort en janvier 1711. Voyez le Gallia Christiana, tome IV, p. 454. (Note de M. Lalanne, Correspondance de Bussy, tome IV, p. 175,
  3. 6. « Sans compter beaucoup d’autres honnêtes gens. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  4. 7. Nicolas Brûlart, marquis de la Borde, né le 19 janvier 1627, mort le 29 août 1692. Il avait épousé en premières noces Marie Cazet, fille de François, seigneur de Vautorte, morte en 1666 ; et en secondes noces Marie Bouthillier Chavigny, qui se remaria en mai 1698 au duc de Choiseul.
  5. 8. Village du canton d’Is-sur-Tille, arrondissement de Dijon.
  6. 9. Moréri nous apprend qu’une sœur germaine du père de l’il-