Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/484

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1678 étions cinq qui n’avions pas mené les nôtres. Je vis dans l’église le caveau des Rabutins d’un côté, et celui des Tavannes de l’autre, et nos armes écartelées avec celles de Bourgogne[1] car vous savez que ce fut Christophle, notre bisaïeul, qui vendit cette terre à Jean de Saulx, seigneur d’Orrain, père de Gaspard de Saulx, maréchal de Tavannes[2]. Mais pour revenir à nos divertissements, nous ne nous séparâmes point que nous n’eussions fait une autre partie, qui est de nous trouver à la Borde, chez le premier président, au commencement d’octobre

    à six chevaux chacun à la suite les uns des autres. Cependant nous venions de quatre endroits différents ; cela fait voir combien nous sommes justes à nos rendez-vous. Je vis dans l’église de Sully le caveau… et nos armes écartelées avec celles de Bourgogne dans tous les vitraux ; car vous savez que ce fut Jeanne de Montagu, princesse de la maison de Bourgogne, qui apporta cette terre en mariage à Hugues de Rabutin, et que son petit-fils Christophle, notre bisaïeul, la vendit à Jean de Saulx, etc. » — Jeanne de Montagu était fîlle naturelle de Claude de Montagu, qui descendait en ligne directe d’Alexandre de Bourgogne, troisième fils de Hugues III, duc de Bourgogne, mort en 1192. Elle fut légitimée par lettres du roi Louis XI, du mois de septembre 1461. Elle avait épousé, quelque temps auparavant, Hugues de Rabutin, auquel Claude de Montagu fit donation, par deux actes des 10 octobre 1467 et 20 novembre 1469, des terres de Bourbilly et de Sully. Bussy Rabutin, qui nous donne ces détails dans l’Histoire généalogique de sa maison, pense que Hugues était l’un des quatre écuyers qui accompagnaient Amé de Rabutin, en 1449, à la joute de Nostre-Dame de Plours, fait d’armes célèbre dans l’histoire du duché de Bourgogne, et dont Olivier de la Marche nous a laissé une description curieuse dans ses Mémoires, livre I, chapitre xxi, p. 316, édition de 1616. Bussy ajoute que la tradition fait Hugues de Rabutin chambellan du roi Charles VII. (Note de l’édition de 1818.)

  1. 16. « Avec celles de Jeanne de Montagu (une autre main a ajouté en interligne : « princesse de Bourgogne » ) dans toutes les vitres. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) Un peu plus loin, Gaspard de Saulx manque dans ce manuscrit, et on y lit simplement : « père du maréchal de Tavannes. »
  2. 17. Mort à Sully en 1573