Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/509

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1678 mît au-dessous de M. de Créquy, et voici ce qu’il a répondu :

Sais-tu comme on parle en France
De Luxembourg et Créquy ?
On en fait la différence
Par Warden et Consarbri[1].

à madame de grignan.

De quelque part que me viennent vos amitiés, Madame, elles sont toujours les bien venues[2] ; cependant j’aime encore mieux celles que vous me faites vous-même mais vous n’aviez que faire de m’expliquer si fort le mot de tentation : il n’étoit que trop corrigé et que trop purifié par celui de mère qui l’accompagne. Au reste, Madame, il y a plaisir de faire quelque chose pour vous : vous avez bien remarqué le souhait que j’ai fait de vous accompagner en enfer et puisque je puis vous en reparler sans me faire trop de fête je vous dirai qu’il est vrai que je ne me suis jamais fait valoir par là auprès de mes maîtresses, et que quand même je faisois ce voyage-là avec elles, j’étois payé pour cela ; mais pour vous, Madame vous ne savez que trop que mes offres ne sont que des offres, c’est-à-dire des avances.

Mme de Coligny est comme mille gens à qui les chaudières bouillantes font peur, et qui pourtant se fourvoient en voulant aller en paradis : nous la laisserons dire, et nous la mènerons toujours.

  1. 3. Au sujet de ces deux couplets voyez, dans la Correspondance de Bussy, tome IV, p. 241 et suivantes, sa lettre au marquis de Trichateau du 24 novembre, et la note qui la précède.
  2. 4. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « elles sont toujours bien reçues ; » deux lignes après : « mais je ne vous demandois point ce que vous vouliez dire par le mot de tentation ; il eût été plus obligeant à vous de me le laisser entendre comme il m’auroit plu : vous ne l’avez que trop purifié. Au reste, etc. »