1679 douceur et la facilité de son esprit. Tout cela m’y paroît, et par la sorte d’amitié qu’on lui porte, et par la conversation que j’ai eue avec lui. Je crois que j’en serois encore plus persuadée, si je le connoissois davantage. Nous avons fort parlé de vous : il me paroît de vos amis, et il m’a parlé de vous sur ce ton-là. Nous sommes demeurés d’accord sur l’honneur que le Roi feroit à son histoire et à vous, de vous en confier le soin. Il est comme incroyable que cette pensée ne vienne pas : quand on songe à l’avenir et qu’on a de belles vérités à y faire passer, il est naturel de vouloir que ce soit par des canaux qui ne soient pas suspects, et vous êtes justement celui qu’on devroit chercher jusqu’au bout du monde, par mille autres raisons encore qui ne se trouvent point toutes réunies ensemble comme elles sont en vous.
Je parlai au prélat de la lettre que vous avez écrite au Roi ; il me dit qu’il l’avoit vue, et qu’il l’avoit trouvée belle. Il vous rendra compte aussi des lieux impénétrables qu’il a trouvés où votre nom ne peut pas encore être nommé[1]. Enfin vous aurez beaucoup de plaisir à l’entretenir ; je vous trouve fort heureux de l’avoir. Ce bonheur est réciproque, et vous êtes l’un à l’autre une très-bonne compagnie. Il vous dira les nouvelles et les préparatifs du mariage du roi pour la conduite de la reine d’Espagne[2] à son époux, et de la belle charge que le Roi a donnée à M. de Marsillac[3] sans préjudice de la première, et du démêlé du cardinal de Bouillon avec
- ↑ 5. L’hôtel de Condé. Voyez la lettre suivante, p. 555.
- ↑ 5. « Pour conduire la reine d’Espagne. » (Manuscrit de la bibliothèque impériale.) — Immédiatement avant, les deux manuscrits donnent de Harcourt ; mais dans la Gazette du 5 août qui annonce ce choix, le nom selon l’usage qui a prévalu est d’Harcourt.
- ↑ 7. Le prince de Marsillac était grand maître de la garde-robe,
