Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/139

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1679 Poitiers, où elle avoit reçu[1] l’ordre de venir au Palais-Royal : voilà le monde. Ne vous ai-je pas mandé les prospérités de Mme de Grancey, et comme elle revient accablée de présents ? Elle eût embrasé l’Espagne, si, comme on disoit[2], elle y avoit passé l’hiver. Elle a mandé que l’âme prenante de Mme de Fiennes avoit passé heureusement dans son corps, et qu’elle prenoit à toutes mains.

On attend à la cour le courrier de Bavière avec impatience ; on compte les moments. Cela me fait souvenir de l’autre, qui a comblé la mesure des mauvais offices qu’on rendoit à notre pauvre ami[3] : sans cette dernière chose, il se fût encore remis dans les arçons ; mais Dieu ne vouloit pas que cela fût autrement. Je vous ai mandé comme j’avois envoyé tous les gros paquets à Pompone avec celui de Mme de Vins : on renvoya à Saint-Germain ce qu’il falloit y renvoyer.

J’ai quelque impatience de savoir comme se porte et comporte la pauvre petite d’Adhémar[4]. Je m’en vais lui écrire tout résolument : depuis que je me mets à différer, il n’y a plus de fin. Que vous dirai-je encore ? il me semble qu’il n’y a point de nouvelles : on saura les officiers de Madame la Dauphine quand ce courrier sera revenu. J’ai bien envie de savoir comme vous aurez soutenu ce tourbillon d’Aix ; il est horrible, je m’en souviens : c’étoit une de mes raisons de craindre pour votre santé ; toutes ces allées et venues sont des affaires pour vous présentement, qui n’en étoient pas

  1. 17. « À Poitiers, c’est-à-dire au même lieu où elle avoit reçu, etc. » (Édition de 1754.)
  2. 18. « Comme on le disoit. » (Ibidem.)
  3. 19. Dans l’édition de 1734 : « notre bon ami. » Celle de 1754, à la fin de la ligne, remplace chose par aventure.
  4. 20. « La petite d’Adhémar. » (Édition de 1734.)