Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/151

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1679 du tableau[1], c’est Madame Royale peinte en miniature, très-ressemblante, environ grande comme la main, accompagnée des Vertus, avec ce qui la fait reeonnoître[2] : cela fait un groupe fort beau et fort charmant[3]. Vis-à-vis de la princesse est le jeune prince, beau comme un ange, d’après nature aussi, entouré des Grâces[4] et des Amours ; cette petite troupe est fort agréable. Madame Royale montre à son fils, avec la main droite, la mer et la ville de Lisbonne. La Gloire et la Renommée sont en l’air, qui l’attendent[5] avec des couronnes. Sous les pieds du prince, c’est un vers de Virgile[6] :

Matre dea monstrante viam[7]
.

    alliance. Victor-Amédée, pour ne pas se brouiller avec son redoutable voisin, demanda la main de la seconde fille du duc d’Orléans, sœur cadette de la reine d’Espagne, et l’épousa en 1684. » — La mère du jeune duc (Madame Royale) et la mère de l’infante de Portugal étaient sœurs. Sur la régente de Savoie, voyez tome IV, p. 185, note 17, et p. 555, note 5. Sa sœur puînée, Marie-Élisabeth-Françoise, avait épousé en 1666 le roi de Portugal Alphonse VI, puis, en 1668, après l’annulation de ce mariage, le régent don Pèdre, frère et héritier présomptif d’Alphonse ; elle mourut en décembre 1683, trois mois après son premier mari. Voyez la lettre du 8 septembre 1680. — L’Infante, fille unique de don Pèdre et d’Élisabeth, ne survécut pas à son père (devenu roi en 1683, mort en 1706), et le trône passa à Jean V, fils du second mariage de don Pèdre. — Voyez encore tome VI des Œuvres de Louis XIV, une note de l’éditeur, p. 394 ; et p. 391 et 394, deux lettres de la reine (femme du régent) de Portugal au duc d’Enghien et à Mme de Soubise ; voyez enfin les Mémoires de Mademoiselle, tome IV, p. 476 et 477.

  1. 31. « D’un côté du tableau. » (Édition de 1754.)
  2. 32. « Avec ce qui les caractérise. » (Ibidem.)
  3. 33. « Et très-bien entendu. » (Ibidem.)
  4. 34. « Des Jeux ; » et à la ligne suivante : « La princesse, » au lieu de « Madame Royale. » (Ibidem.)
  5. 35. « …sont en l’air, et l’attendent. » (Ibidem.)
  6. 36. « On lit ces mots de Virgile. » {Ibidem.) — Dans le texte de la Haye (1726) : « est un vers de Virgile. »
  7. 37. « La déesse ma mère me montrant la route. » (Énéide, livre I, vers 382.)