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de charles de sévigné.

Ce u’est pas M. le Sage qui prend la plume, comme vous voyez. Me revoilà enfin, ma belle petite sœur, tout planté à Paris, à côté de maman mignonne, que l’on ne m’accuse point encore d’avoir voulu empoisonner ; et je vous assure que dans le temps qui court, ce n’est pas un petit mérite. Je suis dans les mêmes sentiments pour ma petite sœur ; c’est pourquoi je souhaite ardemment le retour de votre santé ; après celui-là, nous en souhaiterons un autre.

de madame de sévigné.

Vous voyez, si les montagnes ne se rencontrent point, les personnes se rencontrent[1]. Le voilà arrivé, ce fripon de Sévigné. J’avois dessein de le gronder, et j’en aurois[2] tous les sujets du monde ; j’avois préparé même un petit discours raisonné, et que j’avois divisé en dix-sept points, comme la harangue de Vassé ; mais je ne sais comme tout cela s’est brouillé et si bien mêlé, que nous avons tout confondu, sans dire : « Frappe à côté, » comme dit la chanson[3].

On continue toujours à blâmer un peu la sagesse des juges qui a fait tant de bruit, et nommé scandaleuse-


    de parler d’autre chose que de Mme Voisin, de M. le Sage et de M. de Sévigné ! »

  1. 24. Cette phrase ne se lit qu’au texte de la Haye (1726). L’alinéa tout entier manque dans le manuscrit.
  2. 25. « J’en avois. » (Éditions de 1734 et de 1754.)
  3. 26. « J’avois même (1754 : J’avois même préparé) un petit discours raisonné, et je l’avois divisé en dix-sept points comme la harangue de Vassé ; mais je ne sais comme (1754 : de quelle façon) tout cela s’est brouillé et si bien mêlé de sérieux et de gaieté, que nous avons tout confondu. Tout père frappe à côté, comme dit la chanson. » (Éditions de 1734 et de 1754.) — L’édition de la Haye (1726), au lieu des mots de Vassé ; mais, donne de votre maire.