Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/252

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1680 Mme du Roure[1], toujours des peccadilles ; mais voici ce qui est désagréable pour les prisonniers, c’est que la

    ler à Mme du Fontet, et sans qu’elle ait su ce qui s’étoit passé chez elle. » Mme du Fontet ajouta que du Buisson revint chez elle au bout de quelques jours, et fut étonné de ce que ces Messieurs n’étaient pas revenus. Il était mécontent de n’avoir reçu que dix pistoles. Mme du Fontet ayant revu le maréchal peu de jours après, il lui dit que du Buisson était un fripon qui ne savait rien. La marquise du Fontet fit une nouvelle déclaration le 12 mars suivant, de laquelle il résulte que M. de Feuquières lui avait dit que du Buisson ou le Sage était un escroc, qu’il lui avait fait faire une fosse dans laquelle il lui avait fait enterrer de la cire et dix pistoles, lui promettant de lui faire retrouver une chose perdue ; mais qu’étant retourné depuis à cet endroit, il s’était aperçu que l’argent avait été enlevé. M. de Feuquières lui raconta ensuite la mystification des billets brûiés, à peu près de la même manière qu’on la lit dans Desormeaux. (Interrogatoire et déclarations de Marie de la Marck, femme du marquis du Fontet… Manuscrits de PArsenal.)(No ! e de l’édition de 18l8.) — « Le marquis de Feuquières étoit un homme de qualité, dit Saint-Simon (tome III, p. 381 et 382), d’infiniment d’esprit et fort orné, d’une grande valeur, et à qui personne ne disputoit les premiers talents pour la guerre, mais le plus méchant homme qui fût sous le ciel, qui se plaisoit au mal pour le mal, et à perdre d’honneur qui il pouvoit, même sans aucun profit… Les mémoires qu’il a laissés, et qui disent avec art tout le mal qu’il peut de tous ceux avec qui et surtout sous qui il a servi, sont peut-être le plus excellent ouvrage qui puisse former un grand capitaine, et d’autant plus d’usage qu’ils instruisent par les examens et les exemples, et font beaucoup regretter que tant de capacité, de talents, de réflexions, se soient trouvés unis à un cœur aussi corrompu et à une aussi méchante âme, qui les ont tous rendus inutiles par leur perversité. Il avoit épousé l’héritière d’Hocquincourt, qui la devint par l’événement. Il acheva sa vie abandonné, abhorré, obscur et pauvre. Son fils unique mourut sans enfants, sa fille fut misérablement mariée. » — Voyez tome IV, p. 44, note 1 ; voyez encore, sur lui et sur sa famille, Saint-Simon, tome IX, p. 43 et 44. Son frère puîné, François, dont il a été question p. 9 de ce volume, prit le nom de comte de Rebenac par son mariage avec l’héritière de cette maison en Béarn, et fut lieutenant général de Navarre et de Béarn, ambassadeur extraordinaire en Espagne à la place de son père (Isaac, mort le 6 mars 1688), puis en Savoie ; il mourut dans sa quarante-cinquième année, le 22 juin 1694.

  1. 33. Claude-Marie du Gast d’Artigny, femme (en 1666) de Louis-