Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/265

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1680 que les officiers s’en vont, et qu’il y aura dans un mois cinquante mille hommes sur pied. Le régiment du chevalier n’en est pas.

La[1] chambre de l’Arsenal a recommencé. Il y eut un homme, qui n’est point nommé, qui dit à M. de la Reynie : « Mais, Monsieur, à ce que je vois, nous ne travaillons ici que sur des sorcelleries et des diableries, dont le parlement de Paris ne reçoit point les accusations[2]. Notre commission est pour les poisons, d’où vient que nous écoutons autre chose ? » La Reynie fut surpris, et lui dit[3] : « Monsieur, nous avons des ordres secrets. — Monsieur, dit l’autre, faites-nous-en une loi, et nous

    l’Europe. Les Trois-Evêchés et l’Alsace avaient été cédés à la France dans l’état où ils se trouvaient. Louvois donna au Roi le conseil de faire rentrer dans le domaine tous les fiefs qui en avaient été détachés avant la cession, et deux chambres furent créées à Metz et à Brisach pour opérer ces réunions : application rétroactive de nos principes sur la nature du domaine. Voyez l’Histoire de Louis XIV de Reboulet, tome II, p. 283, in-4o. (Note de l’édition de 1818.)

  1. 4. La lettre commence ici dans notre manuscrit et dans les éditions de la Haye et de Rouen (1726}. Celle de Rouen la date du 23e février, et réunit à cet alinéa ce que toutes les autres éditions donnent de la Voisin dans la lettre du 23 février, p. 276 et suivantes. Dans cette même impression de Rouen, voici quel est le début de l’alinéa : « Il y eut un homme à la chambre de l’Arsenal, qui n’est point nommé, etc. » Dans l’édition de la Haye, la lettre est datée du 14e janvier.
  2. 5. Depuis longtemps le parlement de Paris ne brûlait plus pour le seul fait de magie et de sorcellerie. Un arrêt du conseil, le Roi y siégeant, avait en 1672 annulé des arrêts du parlement de Normandie rendus contre de prétendus sorciers, et en 1682 une déclaration générale du Roi réforma les lois sur le sortilége. Voyez la Correspondance administrative sous Louis XIV, tome II, p. xv de l’Introduction de M. Depping, et l'Histoire du parlement de Normandie par M. Floquet, tome V, p. 718 et suivantes.
  3. 6. « La Reynie, fort surpris, lui dit. » (Édition de Rouen, 1726.) — Les mots : Monsieur, nous avons des ordres secrets, et Monsieur, dit, ont été sautés dans notre manuscrit.