Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/266

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1680 obéirons comme vous ; mais n’ayant pas vos lumières, je crois parler selon la justice et la raison, de dire ce que je dis. » Je pense que vous ne blâmerez[1] pas la droiture de cet homme, qui pourtant ne veut pas être connu[2]. Il y a tant d’honnêtes gens dans cette chambre, que vous aurez peine à le deviner[3]. On a mené deux fois M. de Luxembourg à Vincennes, pour être confronté[4]. On ne sait point le véritable état de son affaire, ni sur quoi on le pousse[5]. Il est bien malheureux, voilà ce qui est vrai. Mme de Soubise n’est point encore sortie de son trou.

Le petit prince de Léon[6] fut hier13[7] baptisé par un évêque de Bretagne à Saint-Gervais ; le parrain étoit Monsieur de Rennes, de la part des états de Bretagne

  1. 7. Dans les deux éditions de Perrin (1737 et 1754), il y a blâmez, au lieu de blâmerez.
  2. 8. La lettre finit ici dans l’édition de Rouen ; mais voyez la note 4.
  3. 9. La fin de l’alinéa, à partir d’ici, n’est pas dans les deux éditions de Perrin. On lit seulement, mais tout à la fin de la lettre, dans le texte de 1754 : « M. de Luxembourg a été mené deux fois à Vincennes pour être confronté ; on ne sait point le véritable état de son affaire. »
  4. 10. La Voisin, le Sage, la Vigoureux, et tous les autres prévenus d’empoisonnement étaient détenus au château de Vincennes.
  5. 11. Bussy écrit à la Rivière, le 27 janvier 1680 : « On dit que le crime de M. de Luxembourg est d’avoir fait empoisonner à l’armée un intendant des contributions de Flandre, duquel il avoit tiré l’argent du Roi. »
  6. 12. Voyez la lettre du 27 septembre précédent, p. 24, et la note 20.
  7. 13. Le mot hier manque dans la Haye, qui donne à la ligne suivante : à Saint-Germain. — Le Mercure de février (p. 336-338) dit que le baptême eut lieu dans l’église de Saint-Gervais, non le 13, mais le 12 ; que ce fut l’évêque de Léon qui baptisa le petit prince, et que Madame la Duchesse le tint sur les fonts, avec les députés de Bretagne, savoir l’évêque de Rennes, le marquis de Karman, le sénéchal de Ploërmel, l’abbé de la Rochefoucauld, et en outre le duc et la duchesse de Chaulnes, le marquis de Lavardin, comme lieutenant général de la province, Méju, comme procureur général et syndic des états, d’Harouys, comme trésorier.