vous de rien, quand vous voyez que vous seul pensez une chose que tout le monde désapprouve ? » Il met l’opiniâtreté à la place d’une réponse, et nous en revenons toujours à ménager qu’au moins il ne fasse pas un marché extravagant.
Adieu[1] ma très-chère : j’ignore comment vous vous portez ; je crains votre voyage, je crains Salon, je crains Grignan ; je crains en un mot tout ce qui peut nuire à votre santé, et par cette raison, je vous conjure de m’écrire bien moins qu’à l’ordinaire.
1680
795. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Voici[2] encore de la tristesse, ma chère fille : M. Foucquet est mort[3] ; j’en suis touchée : je n’ai jamais vu perdre tant d’amis ; j’ai de plus la crainte que me donne votre mauvaise santé et le retour de toutes vos incommodités ; car quoique vous veuilliez me le cacher, je
- ↑ 25. Notre manuscrit ne donne de ce paragraphe que le mot Adieu, et remplace le reste par un etc.,
- ↑ Lettre 79S. — 1. Dans le texte de 1764, la lettre commence ainsi : « Ma chère enfant, le pauvre M. Foucquet est mort, j’en suis touchée je n’ai jamais vu perdre tant d’amis ; cela donne de la tristesse de voir tant de morts autour de soi ; mais ce qui n’est pas autour de moi, et ce qui me perce le cœur, c’est la crainte que me donne le retour de toutes vos incommodités ; car quoique vous vouliez, etc. »
- ↑ 2. Le 23 mars, La Gazette (p. 168) annonce sa mort en ces termes sous la rubrique de Paris, le 6 avril : « On nous mande de Pignerol que le sieur Foucquet y est mort d’apoplexie. Il avoit été procureur général du parlement de Paris et surintendant des finances. »