Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/364

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norer. Mme de Dreux[1] ne sera pas plus mal traitée, ni notre pauvre frère de la Bastille[2]. Quel scandale pour rien ! faites vos réflexions.

Je prends ordinairement d’autres heures pour écrire : tout a été à la culbute, à cause de ces huit jours que j’ai été sans vos lettres. Adieu, ma chère enfant : laissez-moi voir commencer votre appartement, et approuvez-nous. J’embrasse de tout mon cœur M. de Grignan, malgré ses infidèles amours[3].


1680

801. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi saint 19e avril.

Je vous écrivis mercredi, ma fille, assez confusément, au milieu de deux ou trois personnes qui me rompoient la tête. J’oubliai inhumainement, contre l’ordinaire des grand’mères, à vous parler[4] de ma pauvre petite d’Aix : j’en suis encore à ma fille, et mon amour, car on dit l’amour maternel, n’a point emporté ce premier degré dans le second ; je suis pourtant en peine de cette pauvre enfant : vous me ferez plaisir[5], ma très-chère, de m’en donner des nouvelles[6] ; vous m’assurez que les

  1. 7. Voyez plus haut, p. 277, note 10, et la lettre du 1er mai suivant, p. 366-368.
  2. 8. Le duc de Luxembourg.
  3. 9. Cette dernière phrase n’est pas dans l’impression de 1754.
  4. Lettre 801. — 1. « De vous parler. » (Édition de 1754.)
  5. 2. Dans son édition de 1737, Perrin a abrégé ce passage de la façon suivante : « J’oubliai… à vous parler de ma pauvre petite d’Aix, dont je suis pourtant en peine ; vous me ferez plaisir, etc. »
  6. 3. « De m’en dire des nouvelles. » (Édition de 1754.)