Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/473

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toujours avec moi, j’en prendrois mon plaisir[1], je me garderois bien de la mettre à Aix avec sa sœur[2] : enfin, comme elle est extraordinaire, je la traiterois extraordinairement[3].

Vous ne m’avez point dit ce que vous faites de vos meubles d’Aix. Le bon abbé vous est tout acquis ; il approuve que vous ayez fait une antiquité à la moderne, c’est-à-dire toute neuve. Il réglera d’ici votre partage. Il est dimanche 16e juin ; j’écris le samedi, mais il faut que la date fasse honneur à la poste.

Mesdemoiselles, vous devriez bien me mener avec vous à Rochecourbières ; j’y tiendrois fort bien ma place. Hélas ! je suis une biche au bois, éloignée de toute politesse ; je ne sais plus s’il y a une musique dans le monde, et si l’on rit : qu’aurois-je à rire ? je ne songe et je ne respire que l’honneur de vous revoir. Le bon abbé vous fait ses compliments.


1680

820. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, mercredi 19e juin.

Quel temps avez-vous, ma chère enfant ? Il me semble que vos parties de Rochecourbières font voir qu’il est fort beau. Pour nous, c’est une pitié, il fait un froid et

    dans le Dictionnaire de Nicot. — « Son esprit est sa dot. Voulez-vous la rendre une personne toute commune ? » (Édition de 1754.)

  1. 65. « J’en ferois mon plaisir. » (Ibidem.)
  2. 66. Marie-Blanche, sœur aînée de Pauline, étoit aux Filles de Sainte-Marie, à Aix, où peu de temps après elle entra en religion. (Note de Perrin.)
  3. 67. La lettre finit ici dans le texte de 1754, et toute la suite ne se lit par conséquent que dans notre manuscrit.