Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/545

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Mme de Coulanges perce à jour votre pauvre frère par ses épigrammes ; elle dit qu’il auroit grand besoin d’une ingrate pour le remettre un peu[1] ; mais il les sait si bien choisir qu’il n’en trouve jamais. Il a le don, comme vous dites, de rendre mauvaises les meilleures choses. Son séjour de Fontainebleau ne lui a pas servi, au contraire.


1680

*833. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE ET À LA COMTESSE DE GUITAUT.

Aux Rochers, mercredi 17e juillet.

Pour vous voir un moment
J’ai passé par Essonne[2].

Il me paroît que c’est ce que vous aviez fait, en courant vers Fontainebleau et revenant sur vos pas, pour voir, trois jours, toutes ces deux grandes familles. Je crois que vous n’y avez point eu de regret : ce sont de bonnes et honnêtes personnes. Le mariage de M. de Boissy[3] est assorti en perfection ; c’est justement le contraire de sottes gens, sotte besogne ; le bon esprit y paroît en tout et partout. Je ne crois pas que nous fassions encore, cette année, ce voyage de Grignan que nous devons faire ensemble : il nous suffit d’apprendre qu’effectivement ma fille se porte mieux, et que par un effet tout contraire à celui que nous craignions, l’air de Provence

  1. 52. « Pour se remettre un peu. » (Édition de 1754.)
  2. Lettre 833 (revue sur l’autographe). — 1. Voyez ci-dessus, p. 495, où nous aurions dû également couper cette citation en deux vers. C’est le commencement et le refrain d’une chanson qui est au Recueil Maurepas, tome II, fol. 427.
  3. 2. Voyez la lettre du 30 juin précédent, p. 495, et la note 29.