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celui de ce temps-là. Si[1] son lit de velours rouge est dans son alcôve, elle n’est pas moins noble que le reste de la maison ; ces vieux lits sont dignes des Adhêmars ; c’est malgré soi qu’on discontinue les Carthages[2].

Adieu[3], ma très-chère belle ; je vous dirai donc que je vous aime, sans crainte de vous ennuyer, puisque vous le souffrez en faveur de mon style : vous faites grâce à mon cœur en faveur de mon esprit, n’est-ce pas justement cela ?

Mme de Coulanges est partie pour être, dit-elle, votre voisine : elle me dit un fort joli adieu. Elle conte même plusieurs bagatelles, mais ce n’est pas de la cour. Le petit Coulanges vous réjouira. On improuve fort cette lettre du clergé[4], n’en déplaise à vos prélats[5]. On croit Monsieur de Paris interdit, il ne dit plus la messe : il faut un sacrilége au peuple pour le remettre en bonne réputation[6].


1680

836. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce dimanche 28e juillet.

Il faut donc que j’aie oublié de vous dire que celui qui danse si bien, et qu’on trouvait qui dansait si bien,

    de l’Hermite Souliers, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi. Paris, 1667, p. 118-120.) Voyez encore l’Histoire de Mme de Sévigné par M.  Aubenas, p. 523.

  1. 20. Cette phrase manque dans l’impression de 1754.
  2. 21. C’est-à-dire que l’on discontinue l’arrangement de son château. Voyez plus haut, p. 398, 400 et note 7.
  3. 22. Cet alinéa se trouve à la fin de la lettre dans l’édition de 1754, où il est ainsi modifié : « Adieu, ma très-belle, je ne craindrai plus de vous dire que je vous aime, puisque vous le souffrez, etc. »
  4. 23. Voyez la lettre du 17 juillet précédent, p. 535.
  5. 24. « À Monsieur le Coadjuteur. » (Édition de 1754.)
  6. 25. « Pour remettre le prélat en bonne réputation. » (Ibidem.)