Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/144

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1681 qu’une de mes premières amies[1] (qui passe réglément deux heures dans son cabinet) pourroit bien lire avec lui vos mémoires, et vous seriez en assez bonne main[2] Que sait-on ce que la Providence vous garde[3] ? Je me réjouis qu’elle ait donné une aussi belle terre que Lanty à notre heureuse veuve[4]. Elle vous rend heureux aussi par la douceur de son amitié et de son fidèle attachement auprès de vous. C’est une créature bien estimable, et que j’estime infiniment aussi. Embrassez-la pour moi, et recevez tous deux les amitiés et les compliments de ma fille. Elle voudroit bien que vous revinssiez pendant qu’elle est ici. Sa santé est d’une délicatesse qui fait trembler ceux qui l’aiment.

Adieu, mon cher cousin. Notre Corbinelli est ici toujours tout à vous. Nous vous écrirons ensemble. Dites-nous toujours des nouvelles de votre commerce[5]. Je jurerois bien que j’ai deviné, car on dit que ces gens dont je viens de vous parler, lisent ou écrivent ensemble quelque chose.

  1. 7. Mme de Maintenon. — Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « qu’une dame de mes premières amies. »
  2. 8. « Et vous seriez heureux, du goût et de l’esprit qu’elle a, d’être en si bonne main. » (Édition de 1697.)
  3. 9. « Nous garde. » (Manuscrit de la bibliothèque impériale.)
  4. 10. Mme de Coligny venait d’acheter la terre de Lanty (canton de Châteauvilain, arrondissement de Chaumont). Il paraît que son intention était de s’y retirer avec la Rivière, qu’elle était sur le point d’épouser. Voyez ci-après, p. 164, note 3.
  5. 11. Avec le Roi.