Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/22

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1680 vention à mettre cette musique à un si bon usage, et à faire sortir le char et les chevaux de l’écurie, plutôt que de les faire venir du ciel. En vérité, c’est grand dommage que je n’aie ma part de tant de plaisirs ; vous faites bien au moins de me les dire. Mon petit marquis m’en écrit fort joliment[1]. Ce sont Mlles  de Grignan qui vous ont répandu cette joie dans votre château. Vos réflexions sont plaisantes sur la destinée de Mlle  de Noailles et de Mme  de Saint-Géran[2] : nos jugements[3] sur les apparences sont si souvent renversés, que je m’étonne qu’on ne s’en désaccoutume point.

Cette[4] Lavardin est revenue brusquement pour accompagner sa belle-sœur[5], qui est revenue fort malade. Cela fait faire à cet heureux ménage un voyage au Maine où ils ne pensoient pas. Je crois que celui de M. de Vendôme sera enfin pour cette année[6], et qu’il acceptera et dissipera fort bien vos meubles. Je croyois que vous aviez

    gnan de petites scènes d’opéra. Le nom de Pythie, qui revient assez souvent dans les lettres, était peut-être resté à Mlle  de Montgobert pour avoir représenté ce rôle. La Pythie figure avec Apollon au IIIe acte, scène iv, du Bellérophon (1679).

  1. 3. Cette petite phrase manque dans le texte de 1737. Notre manuscrit commence seulement à : « Vos réflexions, etc. »
  2. 4. Sur Mme  de Saint-Géran, voyez tome VI, p. 213 et 239 ; sur Mlle  de Noailles, qui venait d’épouser le marquis de Lavardin, même tome, p. 439 et note 20.
  3. 5. « Les jugements. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  4. 6. Cet alinéa et le suivant ne sont que dans notre manuscrit.
  5. 7. Le duc de Noailles, frère de la jeune Mme  de Lavardin, avait épousé le 13 août 1671 Marie-Françoise, fille unique du duc de Bournonville et de Lucrèce de la Vieuville. On peut voir dans les Mémoires de Saint-Simon, tome VI, p. 425, le portrait de cette duchesse de Noailles.
  6. 8. L’ouverture de l’assemblée de Provence fut même cette année-là différée de quelques jours pour attendre l’arrivée du gouverneur ; mais il s’arrêta à la Charité (malade, dit le procès-verbal), et ne vint que l’année suivante.