Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/221

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1683 places dans votre paroisse. Je n’ai donc pas besoin de me tant tourmenter ; je vous assure aussi que ce n’étoit que par une espèce de conscience, qui me faisoit voir comme une obligation l’instruction de mes pauvres villages, qui assurément n’ont jamais entendu parler de Jésus-Christ ; mais je m’en remets à Monsieur d’Autun, et reprendrai le fil de mon discours.

Je ne sais point encore si je serai assez heureuse ou assez malheureuse pour obtenir la charge que mon fils demande. J’attends cette décision comme une explication de ce qui s’est fait là-dessus de toute éternité, car je ne pourrois pas vivre en repos, si je quittois de vue un seul moment ma chère Providence. Nous en parlons quelquefois, M. Trouvé[1] et moi ; nous sommes bien d’accord ensemble, et ne le sommes guère avec la plupart de ceux que nous trouvons en notre chemin. Il me conte ses tribulations, et je crois qu’à la fin Dieu lui donnera quelque place plus digne de lui et plus conforme à son humeur agissante. Ma fille vous fait mille amitiés, elle est dans un temps de mauvaise santé, à quoi elle est accoutumée. J’espère qu’il n’y aura point d’autre malheur de ce voisinage, que le bruit de cette ronflerie[2] ; c’est assez. J’ai vu Mme de Chastellux ; nous avons parlé de vous tous ; elle n’est pas trop contente du couvent d’Avalon, ni du plaisir que vous vous ôtez en vous séparant de mes petites amies ; c’est signe que vous vous portez bien, car il faut de la santé pour soutenir le mal que vous allez vous faire. Je laisse à Madame la Comtesse[3] le soin de vous mander toutes les diverses scènes qui se passent ici.

  1. Lettre 906 (revue sur l’autographe). — 1. Mme de Sévigné écrit tantôt Trouvé et tantôt Treuvé. Ici il y a Treuvé-
  2. 2. Voyez la lettre précédente, page 213. Le mot avait été mal lu ; les premières éditions portent cette rose fleurie.
  3. 3. Sans doute la comtesse de Fiesque.