Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/436

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1685 nière disoit vrai : « Vous êtes un plaisant visage de fête ! » Vraiment elle a raison : il faut dans une fête un visage qui ne gâte point la beauté de la décoration ; et quand on n’en a point, il en faut emprunter, ou n’y point aller. Je voudrois que vous y eussiez porté le vôtre, il y en avoit peu de pareils. On me parle d’une chaise[1] que traînent des Suisses, et dans laquelle Mme  de Maintenon se mit avec Madame la Dauphine, puis Mme  la maréchale de Rochefort ; je ne vois point notre bonne d’Arpajon[2] : lui feroit-on souffrir des dégoûts ? J’en serois très-fâchée. Mme  de la Fayette s’est redonné son mal de côté en allant en carrosse à deux pas de chez elle ; elle pleure et regrette ce pauvre M. Valan[3], qui étoit, dit-elle, son médecin, son confesseur et son ami. Mais ne me trouvez-vous pas bien raisonnable de vous entretenir des nouvelles de Paris ? Je ne savois pas que la Trousse fût à un camp sur la Saône[4]. Mon fils est à Rennes ; je lui ai envoyé la feuille qui est pour lui.

    bruit de cette maladie-là, qui se trouvera entièrement faux dans la suite assurément. » Saint-Simon ajoute : « Cette aventure perdit Mlle  de Poitiers. » À sa sortie de chez la Dauphine, elle se retira dans un couvent. — Voyez la Correspondance de Bussy, tome IV, p. 381 et 387 ; tome V, p. 507, 510 et 516.

  1. 12. On vit dans cette fête une chaise d’une invention singulière et nouvelle ; elle était à quatre places, et quatre parasols y étaient fixés. Ceux qui la dirigeaient marchaient à côté pour ne pas gêner la vue. Madame la Dauphine, Madame la Duchesse, Mme  la princesse de Conti et Mme  de Maintenon, dame d’atour de Madame la Dauphine, s’y placèrent. Voyez le Mercure galant de juillet 1685, p. 271. (Note de l’édition de 1818.) — Mme  de Rochefort était aussi dame d’atour de la Dauphine.
  2. 13. Dame d’honneur de la Dauphine. Voyez plus haut, p. 267.
  3. 14. Sans doute ce même Valan qui fut à la fois le médecin, l’intendant et le secrétaire de Mme  de Sablé, « homme instruit, aimant assez la belle littérature, et surtout fort curieux, » dit M. Cousin (Madame de Sablé, p. 3).
  4. 15. « Il y eut cinq camps de résolus pour le mois de mai : un