Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/437

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1685 Le petit Coulanges m’a mandé je ne sais quoi d’un très-bon dîner qu’il a fait chez vous, où étoient, ce me semble, deux Provençales et M. de Lamoignon : il faut toujours me dire ces sortes de débauches. Je serai ravie de voir ces bons Chaulnes et le petit Coulanges ; mais je vous assure que si je n’étois pas en état d’y aller, je n’irois pas ; car je ne souhaite au monde que de guérir, afin de partir dans le très-petit commencement de septembre. C’est vous, ma très-chère, qui réglerez ce jour bienheureux suivant vos affaires de la cour ; je suis persuadée que vous serez à Fontainebleau jusqu’au voyage de Chambord[1]. À propos, notre coadjuteur sera-t-il archevêque d’Aix ? On me le mande. Votre frère ne pense pas à quitter sa maison ; ses affaires ne lui permettent point de songer à Paris de quelques années : il est dans la fantaisie de payer toutes ses dettes ; et comme il n’a point de fonds extraordinaires pour cela, ce n’est que peu à peu sur ses revenus : cela n’est pas sitôt fait. Quant à moi, je n’aspire point à tout payer ; mais j’attends un fermier qui me doit onze mille francs, et que je n’ai pu encore envisager, et rien ne m’arrêtera pour être fidèle au temps que je vous ai promis, n’ayant pas moins d’impatience que vous de voir la fin d’une si triste et si cruelle absence. Il faut pourtant rendre justice à l’air des Rochers : il est parfaitement bon, ni haut, ni bas, ni approchant de la mer ; ce n’est point la Bretagne, c’est l’Anjou, c’est le Maine à deux lieues d’ici. Ce n’étoit pas une affaire de me guérir, si Dieu avoit voulu que j’eusse été bien traitée.

    d’infanterie en ce pays-ci (à Versailles) pour les travaux, qui sera commandé par le marquis d’Huxelles ; un de dix mille chevaux sur la Saône, qui sera commandé par la Trousse, etc. » (Journal de Dangeau, 24 mars 1685.)

  1. 16. Voyez ci-dessus, p. 282, note 8.