Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/538

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à M. de Vardes sur cette perte[1]. Adieu, mon cher Monsieur.


* 1005. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Six mois après que j’eus reçu cette lettre (no 998, p. 515), j’écrivis celle-ci à Mme de Sévigné.
À Chaseu, ce 19e décembre 1686.

Qu’est ceci, Madame ? Je n’écris à personne que j’aime et que j’estime à beaucoup près tant que vous : cependant il y a six mois[2] que je ne vous ai écrit. Si je croyois aux charmes, je croirois être ensorcelé : en effet, vous aimer fort et ne pouvoir, en six mois, vous écrire, est une espèce de nouement d’aiguillette. Enfin voilà le charme rompu, si charme y a. Mais après avoir trouvé que j’ai tort, il me semble que vous n’avez pas raison, Madame, d’être si longtemps sans vous en plaindre : je voudrois bien faire quitte à quitte. Quoi que vous fassiez, entrons en matière.

Je me suis occupé depuis que vous n’avez été ici, non pas à bâtir, car cela coûte trop, mais à de petits soins[3] qui améliorissent la terre de Chaseu.

Dans les commerces de lettres que j’entretiens partout avec mes amis (hormis quand le diable s’en mêle), j’écri-

  1. 9. Nous avons vu au tome VI (p. 261 et note 14) que le marquis de Vardes était parent du prince de Condé.
  2. Lettre 1005. — 1. Ici, et deux lignes plus loin, le manuscrit de la Bibliothèque impériale donne : « sept mois. »
  3. 2. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « à des petits soins, » et immédiatement après : « ma terre de Chaseu ; » ces derniers mots ont été biffés et remplacés d’une autre main par : « mes terres » ; améliorissent est le texte des deux manuscrits.