Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/214

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de Monseigneur, a eu le poignet emporté d’un coup de canon; on lui a coupé le bras à l’instant au-dessous du coude voilà qui est assez triste pour un homme de son âge. Cependant rien n’est pareil aux précautions de Vauban pour conserver tout le monde. Monsieur le Dauphin va le premier à la tranchée; Monsieur le Duc et M. le prince de Conti font aussi fort bien et trop bien 8 mais on défend aux volontaires de lès suivre, ni de quitter les régiments où ils sont attachés, sur peine de prison’. Ma chère fille, tout ira bien au nom de Dieu, conservez-vous, et donnez-vous la même patience que l’on prend ici l’excès de l’inquiétude est inutile et dangereux. Nous fûmes hier nous promener à Vincennes, Monsieur le chevalier et moi vous pouvez deviner aisément le cours de nos pensées et de nos discours je vous à propos de sa nomination à l’ambassade de Suisse (tome VI, p. 208), un gentilhomme d’Anjou fort riche et fort avare, avec de l’esprit, de la lecture et quelques amis, mais fort peu répandu, et tout appliqué à ses affaires et à amasser, quoique sans enfants. Il avoit perdu un bras. à la guerre, et n’avoit pas servi depuis, ni presque vu la cour. » C’est le 10 octobre que le marquis de Jarzé eut la main droite emportée voyez la Gazette du 16, où le nom est écrit Gerser*

3. s Le 10 le Dauphin s’avança jusque fort près de la contrescarpe. Les assiégés firent un grand feu, et un boulet de canon tomba à dix pas de Monseigneur et tua deux grenadiers. Le duc de Bourbon, qui étoit à la tête (du régiment de Bourbon), et le prince de Conti y passèrent la nuit (à la tranchée), exposés au feu des ennemis. » (Gazette, Journal du siège, déjà cité, p. 588.) 4. « Mais on défend, sur peine de prison, aux volontaires de les suivre, et de quitter les régiments oit ils sont attachés. » (Édition de 1734.) «Le Dauphin distribua les volontaires dans divers régiments, avec défense sous peine de prison d’aller à .la tranchée, que lorsque les régiments seroient de jour. j> {Gazette, p. 586 et 587.) 5. Ce membre de phrase et le suivant ne sont pas dans- le texte de 1737, qui donne simplement: « Je vous écris dans la chambré de Monsieur le chevalier, qui veut envoyer son paquet. »