Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

2.36

lise, qu’elle vous écoute, et qu’elle exerce son esprit et sa mémoire.

Mme de Lavardin est bien aise que ce pauvre Jarzé soit hors de danger[1]; sa mère et sa femme sont ici, à demi consolées de ce qu’il ne vivra plus que dans son château avec elles et avec ses amis en province et à Paris. Je ne crois pas qu’on fasse aucun siège après Philisbourg [2]. En vérité, c’est assez, comme vous dites, avant dix-sept an[3] . Sanzei[4]est à la guerre tout comme les autres. Adieu, ma très-aimable ah ne croyez pas que nous puissions cesser de vous regretter, ni jamais nous accoutumer à ne vous voir plus briller dans cette maison.

1080. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, le jour de la Toussaint,

à neuf heures du soir.

Pkilisbourg est pris, ma chère enfant; votre fils se porte bien. Je n’ai qu’à tourner cette phrase de tous côtés, car je ne veux point changer de discours. Vous apprendrez donc par ce billet que votre enfant se porte bien, et que Philisbourg est pris. Un courrier vient d’arriver chez M. de Villacerf[5]qui dit que celui de Monsei-

  1. 8. Voyez plus haut, p. 207 et 2o8; voyez aussi p. 228 et la note 8.
  2. 9. Le siège de Philisbourg fut suivi de la prise de Manheim et de Frankendal.
  3. 10. Le marquis de Grignan étoit né en novembre 1671. (Note de Perrin.)
  4. 11. Neveu de Coulanges voyez plus loin la lettre du 22 décembre suivant.
  5. LETTRE 1080. 1. Édouard Colbert, marquis de Villacerf, premier maître d’hôtel de la Reine, inspecteur général des bâtiments du