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romanesque et le merveilleux de son aventure; elle est devenue quasi tout unie : ;:!voilà le monde et le temps.

1124. DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CORBINELL1 A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, lundi 17è janvier.

DE MADAME DE SÉVIGNÉ.

Voila donc ma lettre nommée[1]. C'est une marque de son mérite singulier. Je suis fort aise que ma relation[2] vous ait divertie ; je ne devine jamais l’effet que mes lettres feront ; celui-ci est heureux.

Si vous prenez. le chemin de vous éclarcir avec l'Archevèque3. [3], au lieu de laisser cuver les chagrins qu’on veut vous donner contre lui, vous viderez bien des affaires en peu de temps, ou vous ferez taire les rediseurs : l’un ou l’autre est fort bon, et vous vous en trouverez très-bien ;vous finirez, à la vérité, le plaisir et l’occupation des Provençaux : mais vous retranchez de sottes pétoffes. M. de Barrillon est arrivé il a trouvé un paquet de famille, dont il ne connoissoit pas tous les visages. Il est fort engraissé. Il dit à M. de Harlay :« Monsieur, ne me parlez point de ma graisse, je ne vous dirai rien de votre maigreur. Il est vif, et ressemble assez par l’es-

  1. LETTRE 1124.-- 1. Comme l’avait été la lettre du Cheval, la lettre de la Prairie :voyez tome III, p. 198
  2. 2. Le récit de la réception des chevaliers du Saint-Esprit fait dans la lettre du 3 janvier précédent, p. 374 et suivantes ; Mme de Sévigné l’appelle elle-même, à la fin de la lettre suivante, p. 423, sa relation des chevaliers.
  3. l'archevèque d'Aix.