462
1689
1135 DE MADAME DE SÉVIGNÉ A MADAME DE GRIGNAN:
A Paris, ce mercredi 9è février.
Nos deux Grignans sont revenus : il m’ennuyoit de leur absence. Votre fils est trop joli ; je ne veux quasi point vous le dire, cela vous fait du mal. Il est tout accoutumé à la cour, il est charmé d’y être ; il est aimé de tout le monde : Monsieur le chevalier en est tout à fait content. Vous avez raison de préférer tant de bonnes qualités à la hauteur de sa taille ; mais il n’est point petit, il sera tout au moins comme le chevalier ; sa figure est en vérité fort aimable et fort noble1.
L’abbé Têtu vous rend mille grâces de votre souvenir; [2] Il a porté ses vapeurs à Versailles ; il a nommé mon nom à Mme de Maintenon à l’occasion d’Esther [3] elle a répondu mieux que je ne mérite. J’irai à Saint-Cyr samedi ou mardi ; je vous nommerai[4], en vous plaignant de ne point voir cette merveille ; on en aura tous les ans pour consoler les absentes.
Ce vendredi, 11e février.
Je vous ai mandé comme M. de Charost est content
- ↑ LETTRE n°1135. 1. Dans l’édition de 1387, la lettre commence ainsi : Nos deux Grignans sont revenus : il m’ennuyoit de leur absence. Votre fils est trop joli.; je neveux quasi point vous le dire, cela vous fait du mal. Il est tout accoutumé à la cour, il est charmé d’y être ; il est aimé de tout le monde : Monsieur le chevalier en est tout à fait content. Vous avez raison de préférer tant de bonnes qualités à la hauteur de sa taille ; mais il n’est point petit, il sera tout au moins comme le chevalier ; sa figure est en vérité fort aimable et fort noble.
- ↑ 2 « De vos bontés, » (Édition de 1754.)
- ↑ 3 Il m'a nommée à Mme de Maintenon pour voir Esther (Ibidem.).
- ↑ 4. Je parlerai de vous (Ibidem.)