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INTRODUCTION.

« … J ’aime le beurre charmant de la Prévalaie, dont il nous vient toutes les semaines ; je l’aime et je le mange comme si j’étois Bretonne : nous faisons des beurrées infinies, quelquefois sur de la miche ; nous pensons toujours à vous en les mangeant ; mon fils y marque toujours toutes ses dents, et ce qui me mit plaisir, c’est que j’y marque aussi toutes les miennes ; nous y mettrons bientôt de petites herbes fines et des violettes. »

La lettre ou se trouve ce passage était accompagnée d’une apostille de Charles de Sévigné, qu’aucun des anciens éditeurs n’avait fait connaître et qui méritait cependant d’être conservée.

Cette apostille se trouve dans le Grosbois ; c’est assez dire qu’elle se trouve aussi dans notre manuscrit. M. Monmerqué ne manqua pas de l’insérer dans le recueil de lettres inédites publié par lui en 1827[1]. Il commit seulement l’erreur, trompé ici encore par le manuscrit qui lui servait de guide, de réunir cette apostille à des fragments appartenant à d’autres lettres de dates différentes. Mais ce n’est pas de cette erreur, qui a été réparée depuis, que nous voulons nous occuper en ce moment ; c’est d’une autre, uniquement imputable au copiste du Grosbois.

Dans l’apostille de Charles de Sévigné se trouve en effet le passage suivant, que nous donnerons d’abord tel que l’ont publié, d’après le Grosbois, les derniers éditeurs ; on devine que c’est encore de beurrées qu’il va être question :

« En attendant, nous imprimons nos dents sur des beurrées.

  1. Lettres inédites, 1827, p. ni et suivantes.