Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/205

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INTHODUGTION. 189 ve1‘sio11 de mots, portant sur deux mots seulement. Le Sens de la phrase est cependant bien different dans les deux textes, et il nous semble, toute autorité à part, que Mme de Sévigné, dont les expressions rendent tou- jours si exactement la pensée, a dû écrire comme l’in- diquent les deux manuscrits : « je crois que présente- ment, etc. », et non : « je crois présentement que, etc. » En lisant la suite du passage, on voit en effet que l°ad- vcrbe prësentenzezzt ne se rattache pas au verbe Je crois, mais à l’état de Fopinion léoniqua, qui, présentement, ·— le prélat étant mort, — était la plus assurée. Mme de Sévigné a voulu dire, en un mot, que Yévêque de Léon, qui venait de mourir, était p1·é.s·entemem! instruit des I grands mystères, et que son opinion, si on pouvait la connaître, serait la plus sûre. Cet exemple prouve quel soin minutieux et attentif exige le choix des lecons. Les éditeurs avaient ici uu bon guide dans Ie Grosbois, et Perrin témoignait en sa faveur; n'ont—ils pas cédé un peu trop facilement à la confiance que leur a inspirée Yancienneté des éditions cle Rouen et de la Haye P Terminons par un exemple de leçon composite, que nous oîrira un passage intéressant dailleurs sous d’au- tres rapports. On a souvent blâmé les jugements littéraires de Mme de Sévigné, et presque toujours bien injustement, — car dans ces jugements on retrouve, au contraire, en général, non pas seulement la vivacité, max toute la rectitude et toute la solidité de son esprit. C°est au su-