Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/249

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INTRODUCTION. 233 tiguer, des contrastes qui naissent cl`eux-mêmes, mais qui ne présentent rien de heurté, et qui loin de détruire 'l`harmonie la fondent et la créent, les plus hautes et les plus sages pensées à côté des idées les plus gaies, des jaillissements d`humeur gauloise à la suite de réflexions dictées par le sentiment chrétien le plus pur, et partout des images, des tableaux, •< des tableaux vraiment di- gnes d`un cadre ». (Test animé, c°est vivant, ca parle à l‘esprit et au cœur; on voit tout, on assiste à tout, ou croit tout entendre; et tout cela est écrit d°une plume si légère, qn’il semble que ce chef·«d'œuvre, -—·- qu’il se- rait si difficile d`imiter même de loin, — fruit spontané du génie, n°a pas plus coûté à son auteur que la lettre la plus ordinaire. Mme de Sévigné, quand elle écrivit ces pages, avait cependant soixante-huit ans, et la mort, hélas! était déjà proche; mais son esprit avait encore toutes ses ailes aussi bien que son cœur qui 11'avait rien perdu de son ardente tendresse! · Mais comment ne pas citer encore cette dernière let- tre, déjà- mentionnée plus haut *, écrite à sa fille par Yincomparable mère? Elle est certes bien courte cette lettre, et sous ce rapport elle forme contraste avec la belle lettre du 1 g avril. Ce n'est presque qu`un simple billet, une page à peine, tracée, semble—t-il, uniî quement pour dire : « Je pars, à bientôt! » Et elle fut écrite, en effet, au milieu des soins et des préparatifs d`un départ qu°on pressentait, hélas! devoir être le der- nier; au milieu du bruit et des interruptions de suprê- ` I. Pae 228.