Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/251

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INTRODUCTION. 235 dans notre recueil Mme de Sévigné tout entière; on lly retrouvera depuis le jour, si cruel pour elle, ou s’accom- î· plit la première séparation, jusqu’au moment ou elle quitta tout, une dernière fois, pour aller rejoindre sa (ille adorée, et mourir auprès d’elle. Et ce n°est pas seulement Mme de Sévigné qu’on verra reparaître, c°est aussi avec elle tout le cortège des amis privilégiés à qui, à Yoeeasion, l’aimable marquise permettait, de si bonne grâce, d’ajouter quelque chose aux lettres qu’elle écrivait, d'y joindre une apostille ou seulement quelques mots. Notre recueil est même très- riche de ce côté : Charles de Sévigné, chez qui on re- trouve avec plaisir quelques rayons charmants de l’es— prit de sa mère ; le bon abbé de Coulanges, le bien Bon, protecteur ardent, parfois jusqu°à Yaigreur, des intérêts de sa nièce, qui à ses yeux était toujours sa pupille; Emmanuel de Coulanges, si léger d'csprit, mais d`une amitié si solide, et d°ailleurs toujours si alerte à pren- dre la plume pour griflonner un compliment à sa di- vine Montélimar; la spirituelle Mme de Coulanges, dont le tour cl’esprit, un peu précieux et recherché, ne man- quait cependant jamais d`agrément; le célèbre coadju— teur, le seigneur Corbeau, qui laissait si volontiers tom- ber de sa bouche des mots qui n’étaient pas toujours de lui; son frère, le chevalier de Grignan, si droit, si éner- gique, et si dévoué son nom et à sa famille; Bussy, le cardinal de Retz, qui ne se montrent qu’en passant; Corbinelli, qui n'a pas réussi, ce semble, à se faire par- donner la gloire qu’une illustre amitié a attachée à son nom; puis bien d’autres encore, qui prendront rang