Page:Sablé - Maximes, 1870.djvu/19

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surface, et son regard, faute de pouvoir y pénétrer plus avant, s’est égaré. Lucrèce, qu’on ne s’attendait peut-être pas à voir figurer ici, et que Madame de Sablé serait bien excusable de n’avoir pas lu, avait été, lui aussi, frappé de cette particularité de notre nature ; mais, avec le coup d’œil infaillible du génie, il en aperçut la véritable cause, et l’expliqua ainsi dans les quatre vers par lesquels débute si majestueusement son deuxième livre De la Nature des choses :


Suave, mari magno, turbantibus æquora ventis,
E terra magnum alterius spectare laborem :
Non quia vexari quemquam est jucunda voluptas,
Sed quibus ipse malis careas quia cernere suave est.


Voilà certes une belle maxime, largement conçue et grandement exprimée, et que le duc de La Rochefoucauld lui-même n’eût pas été fâché de rencontrer sous sa plume.

Madame de Sablé n’est pas d’ailleurs un écrivain ; ses maximes ne fu-