Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/104

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est sûre, elle ne le peut plus. Non qu’elle ne le dût, si elle était incertaine ; mais si la chose est prouvée, le silence est son lot. Que faire ? que devenir ? qu’imaginer grand Dieu ! au moins votre cœur me reste, Aline, j’ose être sûr d’y régner. Que cette consolation m’est douce ! je n’existerais pas sans elle. Conservez-le moi ce sentiment qui fait mon bonheur ; soyez toujours l’unique arbitre de mon sort ; opposons à cette multitude d’obstacles, la fermeté que donne la constance et nous triompherons un jour ; mais si vous faiblissez, si les persécutions vous déterminent… si le malheur vous abat, Aline, envoyez-moi la mort ; elle me sera bien moins cruelle.