Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/196

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rente, dans une excellente maison, il l’a très-facilement conduite à Vertfeuil ; elle y est, mais sans avoir vu Sophie. Quant aux ruses de notre homme, je t’en fais grace, il suffit qu’elles ayent réussies ; ce que leur succès a découvert me paraît plus intéressant à t’apprendre.

À peine Mirville eut-il mis Sophie à la porte, que Delcour arriva : c’était le jour de leur souper ; le premier encore tout en feu, apprit à son ami l’expédition qu’il venait de faire, et comme leur dialogue est assez curieux, je vais te le transcrire mot-à-mot d’après les dépositions de la vieille, qui n’en a pas perdu une syllabe :

Le président Delcour. — Ventrebleu, mon ami, voilà une cause mal jugée, vous avez oublié les droits que j’ai sur cette p…, et vous ne deviez la punir que devant moi ; je vous aurais aidé de tout mon cœur ; je suis inflexible sur les attentats du crime, aucuns nœuds ne me retiennent en pareil cas, et les droits de la nature de-