Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/209

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— Mon ami, je ne te peindrai point sa situation…; elle était du plus vif intérêt, madame de Senneval, Eugénie et moi, nous mêlâmes nos larmes à celles de cette charmante famille, et le reste de la journée fut consacré à jouir d’un événement si peu attendu, et qui présentait tant de charmes à une mère aussi tendre.

Je ne tardai pas à faire observer, à madame de Blamont, toutes les armes qu’un pareil événement nous fournissait contre les prétentions odieuses et illégitimes du président ; elle le sentit, mais elle vit en même-tems que nos démarches exigeaient du mistère et les ménagemens les plus délicats… Qui pouvait empêcher monsieur de Blamont de traiter tout ceci de chimère ? Était-il supposable qu’il reconnaîtrait Sophie pour enfant légitime ? probable même qu’il eût seulement l’air de la connaître ? et quelles preuves, madame de Blamont se trouvaient-elles alors, pour le convaincre ? La mort de sa petite fille, baptisée sous le nom de Claire, était constatée.