Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/238

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qu’il faut pour la rendre telle. Madame de Blamont, oh ! monsieur, pouvez-vous raisonner ainsi ? M. de Blamont, que voulez-vous que j’oppose à vos caprices, quand mon intention n’est pas d’y céder ? Madame de Blamont, ne dites donc plus que vous voulez le bonheur de votre fille. M. de Blamont, à partir de l’état actuel de nos mœurs, une fille me fait rire, quand elle dit qu’elle craint de ne pas trouver le bonheur dans les nœuds de l’hymen, et qui la force de le chercher là ? Un époux, de l’âge de mon ami, ne demande que quelques égards… quelques assiduités… quelques observances de pratique, et ces misères-là remplies, si sa femme imagine pouvoir trouver mieux ailleurs…… eh bien ! il ferme les yeux ; quel serait l’homme assez tyran, pour se scandaliser de voir chercher à sa femme un bien, qu’il est hors d’état de lui faire ? Madame de Blamont, mais si les mœurs sont dépravées, croyez-vous que toutes les femmes le soient ? M. de Blamont,