Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/275

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dès le lendemain elle avait tout préparé pour le succès de la feinte.

2°. Qu’ayant murement réfléchi toute la journée du quatorze, au sort heureux dont le président lui avait dit que devait jouir la petite Claire, et sa fille à elle, Claudine, se trouvant d’une ressemblance très-singulière avec celle du président, elle avait imaginée de mettre l’une à la place de l’autre, afin de faire le bonheur de sa fille ; qu’en conséquence de cette résolution, elle avait préparé les deux ruses à-la-fois ; qu’elle avait mis sa petite fille dans le berceau de Claire ; qu’elle avait envoyé Claire comme son enfant chez une de ses voisines, en prétextant que le mauvais air était dans sa maison, et qu’elle n’y voulait pas exposer sa fille ; que cette première scène arrangée, elle s’était occupée de l’autre ; qu’elle avait publié la maladie de la fille de monsieur de Blamont, et peu-à-près sa mort ; qu’elle avait mis le cadavre d’un chien dans la boîte de plomb devant le président même, accouru de Paris sur la