Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/103

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de dégoût la culotte ou le rable de ton singe, que les carnosités des sultanes de ton roi. — Ce n’en est pas, morbleu, nous ne mangeons pas la chair des femmes ; elle est filandreuse et fade, et tu n’en verras jamais servir nulle part[1]. Ce mêts succulent que tu dédaignes, est la cuisse d’un Jagas tué au combat d’hier, jeune, frais, et dont le suc doit être délicieux ; je l’ai fait cuire au four, il est dans son jus… regarde… Mais qu’à cela ne tienne, trouve bon seulement pendant que tu mangeras

  1. La plus délicate, dit-on, est celle des petits garçons : un berger allemand ayant été contraint par le besoin de se repaître de cet affreux mêts, continua depuis par goût, et certifia que la viande de petit garçon était la meilleure : une vieille femme, au Brésil, déclara à Pinto, Gouverneur Portugais, absolument la même chose : Saint-Jérôme assure le même fait, et dit que dans son voyage en Irlande, il trouva cette coutume de manger des enfans mâles établie par les bergers ; ils en choisissaient, dit-il, les parties charnues. Voyez pour les deux faits ci-dessus le second Voyage de Cook, tome II, page 221 et suivantes.