Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/163

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nuire ou de feindre, toujours rampant, toujours perfide, et qui, comme la couleuvre, n’élève un instant la tête au-dessus du sol, que pour y darder son venin. Mais ne m’interromps plus, frère, si tu veux que je poursuive.

À l’égard des hommes, reprit mon instituteur, ils leur inspirent d’être soumis, d’abord aux prêtres, puis au roi, et définitivement à leurs chefs particuliers ; ils leur recommandent d’être toujours prêts à verser leur sang pour l’une ou l’autre de ces causes.

Le danger des écoles, en Europe, est souvent le libertinage ; ici, il en devient une loi. Un époux mépriserait sa femme, si elle lui donnait ses prémices[1] ; ils appartiennent de droit aux prêtres ; eux-seuls doivent flétrir cette fleur imaginaire, où nous avons la folie d’attacher tant de

  1. Ce peuple n’est pas le seul dominé par cette opinion ; un des personnages de la scène entrera bientôt dans un plus grand détail sur ces usages. Nous y renvoyons le lecteur.