Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/248

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m’appellent leur père, et je veux que vous me nommiez votre ami : ne m’avez-vous pas dit que je vous avais rendu service ?… Eh bien ! j’ai donc des droits au titre d’ami que je vous demande, et je l’exige.

La conversation devint générale : les femmes, qui presque toutes parlaient français, s’en mêlèrent avec autant d’esprit que de graces et de naïveté ; j’avais déjà remarqué qu’elles étaient absolument vêtues de la même manière que celles de la ville, et ce costume était aussi simple qu’élégant ; un juste très-serré leur dessine précisément la taille, qu’elles ont toutes extraordinairement grande et swelte ; ensuite un voile, qui me parut d’une étoffe encore plus fine et plus déliée que nos gazes, et d’un jaune tendre, après s’être marié agréablement à leurs cheveux, retombe en molles ondulations autour de leurs hanches, et se perd dans un gros nœud sur la cuisse gauche. Tous les hommes étaient vêtus à l’asiatique, la tête couverte d’une espèce de turban léger d’une forme