Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/263

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vous, connaissant leur manière de s’emparer d’une isle, je pourrai la prévenir ; sachant comme ils viendront vous combattre, je pourrai vous enseigner à vous défendre, peut-être enfin vous ravirai-je à leur cupidité : fournissez-moi les moyens d’agir, et pour unique récompense accordez-moi celle que j’aime. »

Il n’y eut qu’une voix : sa maîtresse lui fut accordée, et on lui donna dès l’instant tous les secours qu’il pouvait exiger pour exécuter ce qu’il annonçait.

Il parcourut l’isle, et la trouvant d’une forme ronde, ayant environ cinquante lieues de circonférence, entièrement environnée de rochers, excepté par le seul côté où vous êtes venu, il ne la jugea que dans cette partie susceptible des défenses de l’art ; peut-être n’avez-vous pas observé la manière dont il a rendu ce port inabordable, nous irons le visiter tantôt, et je vous convaincrai sur les lieux même, que si nous n’avions jugé votre faiblesse et votre embarras pour seules causes de votre arrivée dans notre isle, vous n’y seriez pas venu avec tant de