Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/265

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j’ai fini ; en vous détaillant mes opérations, vous connaîtrez les siennes : revenons à ce qui les précéda.

Dès que j’eus atteint l’âge de 15 ans, mon père en passa 5 à m’apprendre l’histoire, la géographie, les mathématiques, l’astronomie, le dessin, et l’art de la navigation ; puis m’ayant conduit sur le terrain de la mine dont il craignait que les richesses n’attirassent ses compatriotes : tirons de ceci, me dit-il, ce qu’il faut pour vous faire voyager avec autant de magnificence que d’utilité ; on ne peut malheureusement sortir d’ici, sans que ce métal ne devienne nécessaire ; mais continuez à le laisser dans le mépris aux yeux de cette Nation simple et heureuse, qui ne le connaîtrait qu’en se dégradant. Qu’elle ne cesse d’être persuadée que l’or n’ayant qu’une valeur fictive, il devient nul aux yeux d’un peuple assez sage pour n’avoir pas admis cette extravagance. Ayant ensuite fait remplir quelques coffres de ce métal, il fit couvrir et cultiver l’endroit dont il l’avait tiré, afin d’en faire oublier