Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/270

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faux et atroce tout ce qui s’écarte de ce principe.

La vie de l’homme est trop courte pour arriver seul au but que je me proposais ; je n’ai pu que te préparer la voie, c’est à toi d’achever la carrière ; laisse nos principes à tes enfans, et deux ou trois générations vont placer ce bon peuple au comble de la félicité… Pars.

Il dit : me renouvella ses embrassemens… et les flots m’emportèrent. Je parcourus le monde entier ; je fus vingt ans absent de ma Patrie, et je ne les employai qu’à connaître les hommes ; me mêlant avec eux sous toutes sortes de déguisemens, tantôt comme le fameux Empereur de Russie, compagnon de l’artiste et de l’agriculteur, j’apprenais avec l’un à construire un vaisseau, à conserver des traits chéris sur la toile, à modeler la pierre ou le marbre, à édifier un palais, à diriger des manufactures ; avec l’autre, la saison de semer les grains, la connaissance des terres qui leur sont propres, la manière de cultiver les plantes, de greffer, de