Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/278

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qui n’est pas difficile, et où j’imagine avoir réussi : nous y reviendrons.

En établissant le divorce, je détruisais presque tous les vices de l’intempérance ; il n’en resterait plus aucun de cette espèce, si j’eusse voulu tolérer l’inceste comme chez les Brames, et la pédérastie comme au Japon ; mais je crus y voir de l’inconvénient, non que ces actions en aient réellement par elles-mêmes, non que les alliances au sein des familles n’aient une infinité de bons résultats, et que la pédérastie ait d’autre danger que de diminuer la population, tort d’une bien légère importance, quand il est manifestement démontré que le véritable bonheur d’un État consiste moins dans une trop grande population, que dans sa parfaite relation entre son peuple et ses moyens[1]; si je crus donc ces vices

  1. Un grand empire et une grande population (dit M. Raynal, tome 6) peuvent être deux grands maux ; peu d’hommes, mais heureux ; peu d’espace, mais bien gouverné.