Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/284

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tuelle dont l’anarchie seule est le fruit. Ou la monarchie est bonne, ou elle est mauvaise ; si elle est bonne, elle n’a nul besoin d’être tempérée ; si elle est mauvaise, c’est-à-dire si elle tend au despotisme, (vice toujours certain dans un gouvernement) alors le Sénat intermédiaire ne l’assouplira sûrement point. Dans tel cas, ce n’est plus la tempérer qu’il faut, c’est la changer. À côté de beaucoup d’inconvéniens, on ne trouve donc pas un seul cas où le double pouvoir soit utile[1]. Ce corps est nécessaire à toute la Nation, objectent ceux qui le favorisent, il faut des loix pour punir le crime, il faut des

  1. « Les Parlemens dans un Royaume, dit Linguet, c’est-à-dire ce corps intermédiaire entre le sujet et l’autorité, ne sert qu’à étouffer les plaintes de l’un, et enchaîner la puissance de l’autre. » Ce seul exposé ne suffit-il pas à faire voir que le gouvernement républicain aurait infiniment moins d’inconvéniens que le nôtre.