Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/286

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qu’elles détériorent et qu’elles souillent.

Réfléchissons pourtant, me dis-je ; il est peut-être un choix ; vérifions : établirai-je un parlement comme en Angleterre ; moins de danger pour le peuple, sans doute, mais bien plus d’entraves pour moi ; plus je diviserai mon pouvoir, plus je l’affaiblirai, et comme je n’ai envie que de faire le bien, je ne veux pas que rien m’en empêche. Le modèlerai-je sur Venise, me contenterai-je d’être le chef des cent despotes de ma nation ? je ne deviendrai plus qu’un personnage inutile ; je donnerai cent maîtres à mon peuple, et par conséquent, je le rendrai victime de cent différentes passions, au lieu de ne l’assujétir qu’à celle d’un seul, qui n’a d’autre desir que de le rendre heureux, mais qui, dût-il même changer de volonté, ne l’exposerait qu’aux vices d’un homme, au lieu de le mettre en bute à ceux de cent.

Je m’étonnais, je l’avoue, que d’autres que moi, n’eussent pas déjà fait de