Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/287

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sérieuses réflexions sur l’inutilité de ces pouvoirs intermédiaires, sur le danger extrême de leur institution, et que tous ces sénats monstrueux, n’eussent pas été déjà bannis par vos souverains d’Europe. Comment se peut-il, par exemple, me disais-je en passant en France, que la noblesse de cette nation consente à donner de l’autorité sur elle, à un corps de magistrature qui n’est plus émané d’elle ? Je voulus démêler la cause de cette contradiction, dans une noblesse si jalouse de ses droits, je la trouvais dans l’institution des parlemens.

Jusqu’en 1302, quelques juges ambulatoires, qui couraient de provinces en provinces, à la suite de vos rois, suffisaient à rendre la justice[1], et jusqu’à cette époque, on n’avait pas encore imaginé

  1. Les gens de robe n’etaient point connus sous la première race, les juges établis pour faire justice, la rendaient en guerriers armés de