Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le dessus. Mais Le préjugé, cette hydre dangereuse, dont les têtes renaissent à mesure qu’on les coupe, le préjugé resta. Jamais la noblesse ne voulut croire n’être pas jugée par ses semblables, quelques variations qu’il y eût ; elle ne sortit jamais de son système, tandis que l’herminé malotru, qui la flétrissait pour la plus petite chose, était le fils du laquais qui venait de servir ses pères, ce que vous prouve une anecdote du procès de Montmorency. « — Vous ne me reconnaissez pas, monseigneur, lui dit un de ses juges. — Pardonnez-moi, répondit le connétable, vous m’avez souvent donné à boire[1].

Mais examinons, analisons un instant les cours souveraines. Que m’offrent les parlemens, sous Charles VI ? l’image de la rébellion et de l’infidélité, de la fourberie, et de la trahison ; quand votre

  1. Voyez l’histoire des conjurations, article du connétable de Montmorenci.