Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/294

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malheureux royaume, déchiré par des factions cruelles, livre son sein affligé à l’ennemi qui le dépouille, ou aux factieux qui le ravage, que deviennent les pantomimes de Thémis ? Toujours opposés à l’intérêt de leur patrie, tantôt ils suivent l’étendard bourguignon, tantôt ils ouvrent la porte de la capitale aux Anglais, sans que jamais l’infortuné monarque, relégué au fond de ses états, reçoive d’eux, ni consolation, ni secours.

Quand, après sa triste expédition de Naples, Charles VIII a besoin d’argent, que répondent-ils ? qu’ils l’aideront de leurs conseils, mais que d’argent, ils n’en ont point.

Lorsque la fatale ligue de Malines, réunit l’Europe entière contre Louis XII, que ce père du peuple, que ce monarque, l’un de vos meilleurs, sans doute, tremblant de se voir écrasé par tant de puissance, sollicite des secours dans toutes les bourses, que celles de tous les citoyens s’ouvrent et pour aider leur prince,