Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/315

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de la nation même, et ne rendrait-il pas de l’autre la liberté à cette multitude de prêtres et de religieuses également liés par les chaînes absurdes de l’abstinence. Puisque tout va, puisqu’il y a encore du trop, malgré ces digues puissantes offertes à la population, puisqu’elle est encore trop forte ; malgré tout cela, il est donc ridicule de se recrier toujours sur le même objet : me trompé-je ? Voulez-vous qu’elle soit plus nombreuse, est-il essentiel qu’elle le soit ? À la bonne heure, mais n’allez pas chercher pour l’accroître, les petits moyens que vous alléguez. Ouvrez vos cloîtres, n’ayez plus de milice inutile, et vos sujets quadrupleront.

Je passais un jour à Paris sur cette arêne de Thémis, où les prestolets de son temple, le frac élégant sous le cotillon noir, condamnent si légèrement à la mort, en venant de souper chez leurs catins, des infortunés qui valent quelquefois mieux qu’eux. On allait y donner un spectacle à ces bouchers de chair humaine… Quel crime a commis