Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/327

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réunir toutes sous vos yeux, afin que vous puissiez décider entr’elles et vos Françaises.

Moins occupé de l’idole de mon cœur, peut-être eussé-je mieux discerné l’assemblage étonnant de jolis traits qui se montraient à moi dans cet instant ; mais je ne vis que ce tendre objet ; chaque fois que la beauté paraissait à mes yeux, quelle que fût la forme qu’elle prît, elle ne m’offrait jamais qu’Éléonore.

Néanmoins, on réunirait difficilement, je dois le dire, dans quelque ville d’Europe que ce pût être, un aussi grand nombre de jolies figures ; en général, le sang est superbe à Tamoé ; Zilia, que je vais essayer de vous peindre, vous donnera une idée générale de ce sexe charmant, auquel il semble que la nature n’ait accordé tant d’appas, que par le dessein qu’elle avait de lui faire habiter le plus heureux pays de la terre.

Zilia est grande, sa taille est souple et dégagée, sa peau d’une blancheur éblouissante ; tous ses traits sont l’emblème de la